Usine Nouvelle / IA, robotique, cobotique, maintenance prédictive

IA, robotique, cobotique, maintenance prédictive

La 4e révolution industrielle est en route. Moteurs de la quatrième révolution industrielle, les technologies de l’IA sont présentes dans tous les pans de l’Usine 4.0. Le Machine Learning (apprentissage automatique à partir de données) et le Deep Learning (apprentissage approfondi) permettent d’améliorer les prévisions et d’accroître les gains de productivité. Outre de contribuer à atteindre l’excellence opérationnelle, l’utilisation des outils numériques couplés à l’IA engendre une optimisation permanente des moyens de production et peut même aller jusqu’à générer du bien-être au travail à condition que les analyses des besoins soient, au préalable, clairement définies.

Régulièrement placée à la une des médias, l’IA n’est-elle qu’un effet de mode ou bien annonce-t-elle un changement de paradigme qui va bouleverser au-delà de nos usines, nos vies quotidiennes ? Les réponses à ces questions sont souvent différentes selon les interlocuteurs. Encore faut-il s’entendre sur la définition de l’IA. Selon Jacques Baudron, le fondateur d’Ixtel et enseignant en milieu universitaire et école d’ingénieurs : « L’IA faible, disponible aujourd’hui est celle d’un automate qui ne sait prendre de décision qu’en piochant dans ce qui lui a auparavant été inculqué ; l’intelligence artificielle forte que l’on espère pour demain est celle d’un humain qui décide avec sa conscience et son émotion ».

Même constat de la part de Jérôme Laplace, fondateur et dirigeant des sociétés girondines Génération Robots et HumaRobotics qui préside le cluster Aquitaine Robotics : « Nous en sommes encore au début de l’IA. L’IA repose aujourd’hui sur le Machine Learning et le Deep Learning qui constituent le socle du nouveau paradigme de la programmation informatique. Nous sommes encore loin d’un robot qui développe une conscience propre ».

Des gains en agilité et en résilience

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L’IA pour repenser le Lean. C’est aussi l’avis de Cyril Dané, PDG d’AIO, leader européen du Karakuri Kaizen® et du Lean manufacturing pour lequel : « L’intelligence artificielle sans les hommes n’est rien. Le robot est encore loin de détrôner l’homme. Par contre, elle ouvre de nouvelles voies pour améliorer le bien-être au travail ». Le chef d’entreprise poursuit en citant Michael Ballé, cofondateur de l’Institut Lean France lorsqu’il écrit : « Comme le montre bien Cecil Dijoux dans son dernier ouvrage « Hyperlean en action », penser digital nécessite de penser Lean pour réussir son scale-up. Très fondamentalement, les machines, qu’il s’agisse d’une presse à injecter ou d’une IA, ne sauront jamais apprendre des demandes particulières des clients pour s’adapter à la demande réelle et concevoir une nouvelle version améliorée d’elles-mêmes ».

Ce qui n’empêche pas les spécialistes du Lean de faire appel à l’IA pour leur permettre de dépasser les modèles traditionnels et repenser le mouvement Lean, à l’image d’AIO qui vient de présenter début 2019 la nouvelle version de sa solution Numii au dernier CES de Las Vegas.

« Numii utilise une approche révolutionnaire qui va plus loin que les modèles standards. Elle décompose le mouvement en gestes élémentaires afin d’avoir une meilleure compréhension etune approche disruptive du mouvement humain et des efforts. » La base de données Numii sera ouverte au monde de la recherche pour continuer sur le long terme des recherches dans le médical et avoir une meilleure idée de ce que c’est que la santé pour tous et la santé au travail. Un monde sans pénibilité « Imaginez dans l’usine du futur un monde sans pénibilité, imaginez la fin des maladies professionnelles.

Numii est une swarm Intelligence, une intelligence en essaim, un système de robots qui collectivement mesure, collecte et traite pour générer la première base de données sur le travail humain » explique Cyril Dané. En parallèle, AIO est également en train de mettre au point un gant connecté intelligent baptisé Hiifu (peau en japonais), afin de mesurer les pressions et mouvements des mains et des doigts dans un environnement industriel. L’idée est de constituer la plus grosse base de données mondiales sur le travail du poignet et de la main qui concentre 45 % des TMS (Troubles musculo squelettiques).

L’utilisation de robots collaboratifs comme le préconise HumaRobotics, et/ou de robots mobiles à l’image de ceux que déploient Supratec, diminue la pénibilité au travail en réduisant les manipulations lourdes et répétitives. Elle répond également aux besoins des industriels pour lesquels les gains de place sont importants en apportant plus de flexibilité. « Nos robots mobiles offrent la possibilité de reconfigurer les ateliers sans aucun travaux de génie civil. » insiste Arnaud Marche le directeur technique de Supratec. Pour Clément François, responsable commercial de MakitLean, qui propose des solutions innovantes d’aménagements Lean : pas de digitalisation avant d’intégrer au sein de l’usine des démarches Lean.

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